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Le label MSC pour le berlingot de mer

Dans la Baie de Cancale, la pêcherie de crépidule (Crepidula fonicata) ou "berlingot de mer" vient d’obtenir la certification MSC. Originaire des États-Unis, la crépidule fut introduite dans les eaux bretonnes au milieu des années 70. Espèce invasive, sa colonisation a alors eu des conséquences graves sur les habitats et la biodiversité marine de la Baie du Mont-Saint-Michel. Aujourd’hui, sa pêche à titre expérimental permet de maîtriser son expansion alors que l’obtention de la certification MSC atteste qu’elle se fait dans le respect des stocks et des écosystèmes marins.

Une évaluation de la durabilité adaptée aux espèces invasives

Depuis 2013, un seul bateau à la drague, le « Papy », est autorisé par la Préfecture d’Ile et Vilaine  - et ce, à titre expérimental - à pêcher sur le stock de crépidule atlantique dans la Baie de Cancale. Après des décennies d’expansion et compte tenu de la taille de sa population, son introduction et son développement sont aujourd’hui considérés comme irréversibles. Les débarquements ont commencé à 200T en 2012 de chair de crépidule pour atteindre 400T en 2016. On estime qu’environ 10T de crépidule (coquillage entier) sont débarquées par jour.

Étant donné la nature invasive de cette espèce, l’arbre d’évaluation spécifique aux Espèces Invasives (ISBF) a été utilisé pour l’évaluation de la durabilité de cette pêcherie selon le Référentiel MSC. Sous certains critères d’éligibilité stricts, cet arbre spécifique du MSC en phase de pilotage, peut être utilisé pour l’évaluation d’espèces marines introduites. Il y est notamment demandé que l’organisme de certification, dans ce cas Bureau Veritas, porte une attention particulière au rôle écologique de l’espèce introduite lors de l’évaluation de la pêcherie. La pêche est-elle, lorsque c’est nécessaire, gérée de façon à maintenir la biomasse à un niveau permettant de réduire les impacts de l’espèce introduite sur la biodiversité ? Des mesures sont en place dans la pêcherie pour éviter que l’espèce n’impacte plus largement les écosystèmes ? Existe-t-il suffisamment d’informations pertinentes permettant de comprendre et d’éviter les impacts de l’espèce introduite sur la biodiversité ?

Ce travail d’analyse poussée, spécifique aux caractéristiques biologiques de cette espèce, a conduit Bureau Veritas à conclure que la pêcherie répondait aux critères de durabilité du programme MSC.

Une reconnaissance internationale des efforts accomplis et en cours

Aujourd’hui, l’entreprise Atlantic Limpet Development (ALD) se charge de pêcher, commercialiser et de valoriser cette espèce. Elle gère à la fois les captures à la drague du seul bateau licencié mais aussi le conditionnement du produit dans son usine à Cancale où la coquille des crépidules est séparée de la chair.

Le marché pour la crépidule est encore peu développé en France mais ALD travaille à une meilleure valorisation du produit, qui s’exporte à ce jour principalement aux États-Unis et en Asie, à destination des restaurants haut-de-gamme. L’entreprise compte notamment sur la reconnaissance internationale du label MSC pour positionner la crépidule sur le marché des produits de la mer durables.

Ces projets de valorisation ne seraient pas possibles sans les efforts préalables réalisés par la pêcherie pour mieux formaliser son système de gestion, améliorer le suivi de la biomasse et des captures de crépidule et pour récolter plus de données récoltées sur les captures accessoires. Aujourd’hui, dans le cadre de sa certification MSC, la pêcherie s’engage à consolider davantage ses règles de contrôle des captures et à mieux formaliser, suivre et réviser son processus de décision et de gestion.

Les pêcheries engagées

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Il existe plus de 300 pêcheries dans le monde qui sont certifiées MSC.

Témoignages

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