La pêcherie de coquille Saint-Jacques de la Baie de Seine a obtenu sa certification MSC en novembre 2025. Cette certification récompense plusieurs décennies d’efforts collectifs des pêcheurs de la Baie de Seine.
La petite histoire
Ressource emblématique de la région, la coquille Saint-Jacques occupe une place centrale pour les pêcheurs normands. Le gisement de la Baie de Seine se porte bien grâce à plusieurs décennies d’efforts de gestion
et de pratiques responsables mises en place par les pêcheurs.
La pêche de coquille Saint-Jacques est saisonnière : elle se déroule en général de début novembre à la fin mars, selon
l’état du gisement de la Baie de Seine.
La pêcherie regroupe 165 navires de moins de 16m, membres du FROM Nord, de l’Organisation des Pêcheurs Normands ou gérés exclusivement par le Comité Régional des Pêches Maritimes et des Elevages Marins (CRPMEM) de Normandie.
Les bateaux doivent uniquement utiliser la drague, aucun autre engin de pêche n’est autorisé pendant la marée qui doit intégralement se dérouler à l’intérieur du même gisement.
Les coquilles Saint-Jacques peuvent être débarquées dans 7 criées différentes : Boulogne sur Mer, Dieppe, Fécamp, Port-en-Bessin, Grandcamp-Maisy, Cherbourg et, de façon moins fréquente, Granville.
Elles peuvent également être débarquées dans d’autres points de débarquement autorisés (elles ne sont alors pas commercialisables avec le label MSC).
Pourquoi est-elle certifiée MSC ?
La pêcherie a été évaluée par un organisme de certification indépendant (Global Trust Certification Ltd) pour déterminer son niveau de durabilité.
Les pratiques de la pêcherie sont conformes aux exigences du Référentiel MSC Pêche Durable, s’articulant autour de trois principes garantissant la durabilité environnementale d’une pêcherie :
- Le gisement de la Baie de Seine est en bonne santé et capable de se renouveler.
Le suivi annuel réalisé tous les ans par l’Ifremer depuis 1976, fournit chaque année les informations nécessaires à la gestion du stock juste avant le début de la saison de pêche. Elles permettent d’ajuster les mesures de gestion avant et pendant la saison : licences, définition des jours de pêche, quantités par navire et par marée, jachères pour la protection des juvéniles et du reliquat d’adultes, taille minimale de capture à 110 mm, taille des anneaux des dragues à 97 mm, ...). - Les impacts sur les autres espèces, les écosystèmes et les habitats sont limités. Les dragues sont très sélectives et les captures de coquilles Saint Jacques représentent près de 100% des volumes pêchés. Aucune interaction avec des espèces ou avec des habitats sensibles n’a été relevée.
- La gestion de la pêcherie est efficace, transparente et réactive. Les objectifs incluent la durabilité du stock, la préservation des habitats et des écosystèmes. Les pêcheurs participent activement aux décisions de gestion qui suivent l’avis scientifique de l’Ifremer. Des contrôles en mer et à terre sont réalisés par les autorités compétentes chargées de la surveillance des pêches.
Engin de pêche
Marché
Les coquilles Saint-Jacques capturées par la pêcherie sont mesurées à bord (taille minimum de 110 mm) et débarquées entières.
Les quantités sont pesées et enregistrées au débarquement. Le passage et l’enregistrement sous criées est obligatoire pour les coquilles de la Baie de Seine pour être commercialisées avec le label MSC.
Les coquilles Saint-Jacques sont soit commercialisées entières, soit décortiquées, fraiches ou surgelées.
Quels progrès en cours?
Deux axes d’amélioration ont été identifiés pour que la pêcherie conserve sa certification :
- Mieux formaliser les règles de contrôle des captures (HCR), afin de garantir que les mesures de gestion appropriées puissent être prises si la capacité de renouvellement du stock venait à diminuer. La Commission Coquille Saint-Jacques Baie de Seine du CRPMEM travaille en collaboration avec les Organisations de Producteurs et l’Ifremer pour atteindre cette exigence d’ici à 2029.
- Renforcer le suivi et la conformité des données de débarquement, pour garantir des prises de décision de gestion plus fiables et un suivi de la pêcherie optimal. Un travail d’amélioration va être réalisé pour fiabiliser la collecte et la transmission des données, grâce à la mise en place d’un nouvel outil de suivi et de nouvelles règles de déclaration.
