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Changement climatique : le MSC alerte sur la vulnérabilité des pêcheries de thon et appelle à une gestion coopérative

À quelques jours de la COP30 sur le changement climatique des Nations Unies, une étude mondiale du Marine Stewardship Council (MSC) alerte : les pêcheries ciblant les espèces migratrices, comme le thon, sont les plus exposées aux effets du changement climatique. 

Menée sur plus de 500 pêcheries certifiées durables dans le monde, utilisant différents types d’engins, l’étude « Climate change risks to future sustainable fishing using global seafood ecolabel data », publiée dans la revue Cell Reports Sustainability, analyse les risques liés aux impacts du changement climatique pour un large panel de produits de la mer, du krill au homard, en passant par le poisson blanc et le thon. 

Les résultats sont clairs : les pêcheries visant des espèces hautement migratrices – comme les thons ou les bonites – sont les plus exposées aux déplacements de stocks et à la diminution du nombre de poissons dans l’écosystème. Suivent les pêcheries de petits pélagiques (maquereaux, harengs, capelans, merlans bleus), puis celles de poissons blancs (cabillaud, églefin, plie, sole, lotte). 

Les pêcheries de thons en première ligne 

Avec la hausse des températures des océans, les espèces migratrices modifient leurs trajectoires pour privilégier les eaux plus froides. Par exemple, le thon rouge de l'Atlantique est ainsi revenu dans les eaux britanniques après plusieurs décennies d’absence. Dans le Pacifique, le thon s'éloigne progressivement de l'ouest vers l'est. Ces déplacements transforment les cartes de gestion internationale : lorsque le thon apparaît dans de nouvelles juridictions ou en haute mer, il entre dans des zones maritimes relevant d’autres pays soumises à des réglementations différentes. Cela peut conduire à de nouveaux désaccords entre les gouvernements sur les quotas de capture et accroît le risque de surpêche.   

À l’inverse, les espèces invertébrées sédentaires comme les coquillages ou les crustacés (bivalves, crabes, crevettes) sont moins exposées à des risques de conflits internationaux en matière de gestion, puisqu’elles ne migrent pas. Les chercheurs soulignent toutefois qu’elles restent vulnérables à d’autres menaces climatiques, telles que l'acidification des océans et les vagues de chaleur marines, qui ne sont pas incluses dans le champ de l’étude.  

Une coopération internationale indispensable 

Soutenue par le « Tuna Project » du programme Common Oceans (dirigé par la FAO) et par le Fonds d’Appui pour la Pêche Durable du MSC (OSF), cette recherche appelle à renforcer la coopération internationale. Elle recommande notamment la mise en place de règles d'allocation des quotas adaptatives qui permettent d’ajuster les allocations entre pays en fonction du déplacement des populations de poissons. Mais la réduction des émissions de gaz à effet de serre reste indispensable si les gouvernements veulent continuer à exploiter durablement certaines espèces et préserver les ressources marines pour les générations futures.  

L'analyse s’appuie uniquement sur les données de pêcheries certifiées MSC, disposant déjà de plans de gestions robustes et de critères de durabilité stricts, les rendant potentiellement plus résilientes. Les chercheurs estiment que les pêcheries qui ne sont pas en mesure d'obtenir la certification MSC sont probablement encore plus vulnérables aux effets du changement climatique.  

Lauren Koerner, auteure principale du rapport et Data Science Manager pour le MSC, explique :  

« Le changement climatique pousse de nombreuses espèces à modifier leurs comportements et à se déplacer, ce qui rend rapidement obsolètes les accords de quotas de pêche existants. Certaines pêcheries parviennent à adapter leurs pratiques pour rester durables, mais cela devient de plus en plus difficile sans le soutien d'organisations de gestion des pêches capables de répondre à ces nouveaux défis. » 

Le MSC appelle donc, à l’aube de la COP30, les gouvernements à collaborer étroitement pour une gestion des stocks halieutiques au-delà des frontières et une meilleure protection des espèces.  

Le MSC avertit : « Le changement climatique ne ralentit pas » 

Lauren Koerner poursuit :« Le changement climatique ne montre aucun signe de ralentissement alors que la demande mondiale en produits de la mer ne cesse d'augmenter. Gouvernements et organisations de gestion des pêches doivent rapidement adapter leurs pratiques pour prévenir un déclin des stocks et préserver la santé des océans. » 

Joe Zelasney, Directeur du Common Oceans Tuna Project, conclut : « Parmi les pêcheries de thon, le changement climatique fera des gagnants et des perdants. L’impact économique pour certains États insulaires en développement pourrait être dramatique. C’est pourquoi il est essentiel que les gouvernements et les cinq organisations régionales de gestion des pêches thonières en haute mer travaillent ensemble pour anticiper ces évolutions et protéger les moyens de subsistance ainsi que la sécurité alimentaire régionale. » 

 

 

Notes : 

  • « Climate change risks to future sustainable fishing using global seafood ecolabel data », Cell Reports Sustainability, Lauren Koerner, 2025 
  • La demande mondiale en produits de la mer devrait doubler d’ici 2050. Source : https://bluefood.earth/news/  
 
À propos du MSC : Le Marine Stewardship Council (MSC) est une ONG environnementale internationale qui lutte, depuis 25 ans, contre la surpêche et œuvre pour la préservation des ressources marines au niveau mondial en s’appuyant sur une approche scientifique, grâce à son programme de certification environnementale et de labellisation. Près 21 000 produits de la mer labellisés MSC sont disponibles travers le monde dont plus de 2 300 en France. Pour plus d'informations, consultez le site msc.org/fr 

À propos du Common Oceans Program : Financé par le Fonds pour l’environnement mondial et dirigé par la FAO, le Common Oceans Program collabore avec 65 partenaires pour promouvoir la pêche durable et la conservation de la biodiversité dans les zones marines ne relevant de la juridiction d’aucun pays. Pour plus d'informations, consultez le site Common Ocean Program 

Contacts presse : 
Roxane Dollet, Responsable des Relations Presse, MSC France : [email protected] – 06 03 18 17 68 

 

 


 

 


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