Le Marine Stewardship Council (MSC) appelle les principaux États (le Royaume-Uni, la Norvège, l’Union européenne, l’Islande et les Îles Féroé) à sortir de l’impasse et à s’entendre sur des quotas conformes aux avis scientifiques pour trois stocks clés : le maquereau de l’Atlantique, le hareng atlanto-scandien (AS) et le merlan bleu. Selon le Conseil international pour l’exploration de la mer (CIEM/ICES), la somme des quotas unilatéraux de maquereau a excédé l’avis scientifique de 39% en moyenne sur 15 ans, et la biomasse du stock est désormais passée sous le seuil critique. Les scientifiques recommandent une réduction de -77% des captures en 2026 et avertissent que le non-respect de cet avis réduirait la probabilité de reconstitution du stock.
Les négociations d’octobre offrent une opportunité pour adopter des mesures de gestion d’urgence sur le maquereau et sécuriser un plan de reconstitution, ainsi qu’un accord de partage des quotas fondé sur l’avis du CIEM.
Au-delà du maquereau, le CIEM recommande une réduction de -41% des captures de merlan bleu. La situation du hareng atlanto-scandien apparaît plus positive, le CIEM conseille une augmentation de 23% de captures (lié à un recrutement plus fort ces dernières années), mais le stock reste surexploité et proche de son seuil critique : une répartition de quotas conforme à l’avis scientifique demeure indispensable pour ce stock partagé au niveau international.
L’analyse du MSC, basée sur ces nouvelles données, montre que, sur les huit dernières années, l’excès cumulé de captures (maquereau, hareng AS, merlan bleu) équivaut à plus de 5,8 millions de tonnes, qui auraient dû rester en mer si l’avis scientifique avait été suivi. Cette dérive fragilise écosystèmes, économies et chaînes d’approvisionnement. Les pêcheries pélagiques concernées ont perdu leur certification MSC il y a plus de cinq ans.
Erin Priddle, Directrice MSC Europe du Nord, déclare : « L’avis publié aujourd’hui est un avertissement sévère : sans action urgente, les stocks de maquereau courent un risque bien réel d’effondrement. Cela fait des années que le MSC appelle à l’action, exhortant les décideurs à suivre les avis scientifiques. Les gouvernements doivent dépasser l’impasse politique et travailler ensemble pour convenir de quotas conformes à l’avis du CIEM et assurer ainsi la durabilité de cette espèce, avant qu’il ne soit trop tard. »
Notes :
Le Marine Stewardship Council (MSC) est une ONG environnementale internationale qui lutte, depuis 25 ans, contre la surpêche et pour la préservation des ressources marines au niveau mondial en s’appuyant sur une approche scientifique, grâce à son programme de certification environnementale et de labellisation. Pour plus d'informations, consultez le site msc.org/fr
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