Malgré des efforts engagés de longue date pour la durabilité, les pêcheries de lieu noir de la mer du Nord ont décidé de suspendre leur certification MSC Pêche Durable. Cette décision prendra effet le 30 juin 2025. Elle concerne plusieurs flottilles européennes, dont la pêcherie française. Ensemble, ces pêcheries européennes capturent actuellement environ 45 000 tonnes de lieu noir par an en mer du Nord.
Les pêcheries de lieu noir de mer du Nord ont engagé des efforts importants pour la durabilité, notamment en réduisant leurs volumes de captures en accord avec les recommandations scientifiques et les mesures de gestion. Cependant, la reconstitution attendue du stock ne s’est pas concrétisée dans les résultats de l’évaluation scientifique.
La suspension volontaire intervient suite à la réévaluation scientifique menée par le Conseil international pour l’exploration de la mer (CIEM) et la révision des points de référence – notamment la mortalité par pêche – qui placent désormais le stock de lieu noir de Mer du Nord au-delà des limites de durabilité. Les évaluations scientifiques successives indiquent également une capacité de renouvellement réduite du stock depuis plusieurs années. Les causes de ce déclin restent difficiles à identifier, mais les scientifiques du CIEM estiment que le changement climatique pourrait jouer un rôle important dans cette évolution.
Selon le Référentiel MSC Pêche Durable, l’activité de pêche ne doit pas compromettre la viabilité à long terme des populations de poissons. Les stocks doivent être exploités à des niveaux qui permettent leur maintien ou leur reconstitution. Les données scientifiques récentes ne fournissent donc plus les éléments nécessaires pour démontrer que ces conditions soient bien remplies pour les pêcheries de lieu noir de la mer du Nord. En conséquence, les auditeurs indépendants chargés d’évaluer les pêcheries certifiées ont déterminé qu’elles ne répondent plus aux exigences du MSC et les pêcheries ont pris la décision de suspendre leur certification.
Le changement climatique : un risque croissant
Même les pratiques de pêche parmi les plus durables peuvent être affectées par des facteurs environnementaux extérieurs, comme le changement climatique. Par exemple,
la hausse des températures marines peut perturber la reproduction des stocks. De tels effets ont déjà été observés pour les morues de la mer du Nord et de la Baltique, ainsi que pour le hareng de la Baltique.
Aujourd’hui, les scientifiques pensent que ces impacts liés au climat pourraient également affecter le lieu noir de la mer du Nord, ainsi que d’autres espèces d’eaux froides.