Changement climatique et pêche

Pour maintenir la bonne santé de nos écosystèmes marins, il est primordial de trouver un juste équilibre entre intérêts économiques et priorités environnementales. Nous ne pouvons y parvenir qu'en pratiquant une pêche durable.

Comment le changement climatique affecte-t-il les océans et la vie marine ?

Les océans jouent un rôle majeur dans la dynamique du climat : 83 % du cycle mondial du carbone passe par les océans. Ils ont absorbé 93 % de l'excès de chaleur dû aux émissions de gaz à effet de serre depuis les années 1970.   

Les océans abritent également entre 500 000 et 10 millions d'espèces marines, ce qui est considérable pour la biodiversité de notre planète.   

Compte tenu de leur importance pour la planète, il est essentiel de gérer les océans de manière durable. Toute modification de l'océan entraîne une modification sur les stocks de poissons. Il faut donc s'adapter aux différents problèmes posés par le changement climatique.

Au cours des 30 dernières années, on estime que les vagues de chaleur marine ont augmenté de plus de 50 %.  

À l'échelle mondiale, les températures des océans devraient augmenter de 1 à 4 °C d'ici à 2100.  

Ces changements ont un impact sur la vie marine. Les hausses soudaines de température et l'acidification peuvent entraîner la disparition d'espèces et d’habitats marins. Les courants océaniques changeants et le réchauffement des eaux modifient la répartition des stocks de poissons et la structure des écosystèmes.  

Comment le changement climatique affecte-t-il la pêche ?

Le changement climatique menace les stocks de poissons. Néanmoins, dans certains cas, il peut créer de nouvelles opportunités pour la pêche.  

Selon les prévisions, les zones tropicales verront leur potentiel de capture de produits de la mer diminuer de 40 % d'ici à 2050.  

En revanche, les régions situées à des latitudes plus élevées, comme l'Atlantique Nord et le Pacifique Nord, voient l'aire de répartition de certaines espèces de poissons s'élargir.  

Ces changements sont synonymes de défis. Pour continuer à pêcher de manière durable, il faut adopter de nouvelles méthodes de pêche. Le secteur de la pêche et les gouvernements ont eu du mal à se mettre d'accord sur la meilleure façon de gérer l'évolution des stocks de poissons, en particulier lorsqu’ils sont partagées entre de nombreux pays ou lorsque les captures doivent être réduites de façon significative.   

Les aliments aquatiques ou "aliments bleus” offrent la possibilité d'améliorer la nutrition tout en réduisant l’impact environnemental.

Le passage à une « alimentation bleue »pourrait contribuer à la réalisation des objectifs de développement durable, notamment l'objectif 2 : améliorer la nutrition, l'objectif 12 : assurer une consommation et une production durables, et l'objectif 14 : utiliser durablement les ressources marines.

Si le changement climatique affecte les poissons, puis-je encore en manger ?

Oui, s’ils ont été pêchés d’une manière durable. Sachez que les pêcheries certifiées MSC sont bien gérées et mieux préparées aux changements environnementaux. Ces pêcheries suivent les conseils scientifiques actuels pour s'assurer qu'elles capturent les poissons de manière durable.  

Le poisson sauvage est un aliment à faible teneur en carbone. Une étude sur les émissions de gaz à effet de serre des pêcheries sauvages a montré que chaque kg de poisson pêché produit entre 1 et cinq kg de carbone.En comparaison, la production de viande rouge est estimée entre 50 et 750 kg de carbone par kg de viande. 

Comment la pêche durable fait-elle face au changement climatique ?

Les pêcheries durables qui respectent le cahier des charges environnemental du MSC sont bien gérées et mieux préparées au changement climatique.  

Ces pêcheries ont mis en place un suivi et une gestion efficaces afin de réduire leur impact sur l'environnement. Elles suivent les conseils des scientifiques et ont des plans préétablis pour répondre aux potentiels changements environnementaux.  

Ces pêcheries montrent qu'il est possible d'équilibrer les priorités économiques et environnementales afin de préserver à la fois la biodiversité marine et notre approvisionnement en produits de la mer. 

Que se passe-t-il lorsque les pêcheries ont du mal à s'adapter aux changements climatiques ?

Le changement climatique peut affecter les stocks de manière inattendue. Même les pêcheries certifiées MSC peuvent rencontrer des problèmes.  

Voici deux exemples de stocks de poissons touchées par les changements climatiques : 

Maquereau de l'Atlantique du Nord-Est

La répartition du maquereau de l'Atlantique a connu un changement rapide depuis 2007.  Les stocks se sont déplacés vers le nord en raison de l'augmentation des températures de la mer.   

Ce changement dans le déplacement du maquereau a entraîné des conflits entre les États côtiers sur la manière de partager les ressources halieutiques. Les poissons se déplaçant au-delà des frontières géopolitiques, il n'y a pas d'accord sur la meilleure façon de gérer les stocks.   

En l'absence d’accord, la certification MSC pour le maquereau de l'Atlantique Nord-Est a été suspendue en mars 2019. Cette suspension affecte les pêcheries opérant dans huit pays.   

Le MSC appelle à une action urgente de la part des pêcheries nationales de maquereau, de merlan bleu et de hareng atlanto-scandien pour convenir de quotas de pêche conformes aux avis scientifiques.  

Cabillaud de la mer du Nord

Le déclin récent des populations de cabillaud de la mer du Nord a été attribué en partie au changement climatique. Ce changement a entraîné une diminution du nombre de cabillauds juvéniles survivant jusqu'à l'âge adulte. La diminution du nombre de poissons adultes a rendu plus difficile la pêche durable. C’est pourquoi, la certification MSC des pêcheries de cabillaud de la mer du Nord a été suspendue en septembre 2019.  

Les pêcheries ont réagi à cette nouvelle et se sont engagées à prendre des mesures pour reconstituer les stocks de cabillaud au cours des cinq prochaines années. 

Plateforme Océan & Climat

La Plateforme Océan & Climat (POC) fédère plus de 90 organisations – organisations non gouvernementales, instituts de recherche, aquariums, collectivités territoriales, représentants du secteur privé – réunies autour d’une mission : diffuser la connaissance disponible autour des interactions entre l’océan, le climat et la biodiversité et porter un plaidoyer en faveur d’un océan en bonne santé et d’un climat protégé auprès des décideurs nationaux et internationaux. 

Depuis 2015, le MSC a rejoint la plateforme Océan et Climat dans le but d'apporter sa pierre à l'édifice de la réflexion et des échanges entre la communauté scientifique, la société civile et le monde politique. 

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