En juillet 2022, la pêcherie d’espadon à la palangre à la Réunion obtient la certification environnementale de l’ONG MSC pour sa gestion raisonnée des ressources marines et son engagement en faveur de la durabilité dans les océans. La pêcherie est soutenue par l’Association Réunionnaise Interprofessionnelle de la Pêche et de l’Aquaculture (ARIPA).
Espèce:
Espadon, Xiphias Gladius
Engin:
Palangre
Zone de pêche:
Océan Indien
La pêcherie
Composée de 20 navires palangriers de moins de 12m et de 20 palangriers hauturiers de 12 à 20m à la Réunion, la pêcherie capture 828 tonnes par an. La pêche se déroule dans l’Océan Indien, à l’intérieur des zones économiques exclusives (ZEE) françaises (Réunion, Mayotte) et de Madagascar, Maurice, des Terres Australes Antarctiques Françaises et en haute mer.
Depuis juillet 2022, l'ARIPA (Association Réunionnaise Interprofessionnelle de la Pêche et de l'Aquaculture) regroupe la première pêcherie d'espadon de l'Océan Indien à être certifiée durable, selon les critères scientifiques du cahier des charges environnemental du MSC. Grâce à cette certification, les pêcheurs contribuent au développement de l'approvisionnement en produits de la mer durables et d'une consommation plus responsable.
Fondée en 2010, l'ARIPA a pour objectif de garantir une rémunération juste aux producteurs locaux et une vente de produits de la mer sur le marché local. L'association compte 145 adhérents dont 114 navires professionnels.
Certification et amélioration des pratiques durables

La pêcherie a été évaluée pendant 17 mois par Control Union UK Ltd, un organisme de certification indépendant, et des experts scientifiques pour étudier son niveau de durabilité.
Les pratiques de la pêcherie sont conformes aux trois principes du cahier des charges environnemental du MSC :
- La population d'espadon dans l'Océan Indien est en bon état selon les avis scientifiques
- Des actions précautionneuses sont mises en place par les pêcheurs en collaboration avec des scientifiques pour limiter l'impact environnemental de la pêche sur les captures accidentelles. Par exemple, des partenariats sont construits avec l'Observatoire des tortues marines Kélonia pour les tortures marines capturées accidentellement et des projets de recherche scientifique sur les captures accidentelles de requins tels que ASUR ou RELEASE sont développés.
- La gestion de la pêche pour cette ressource marine est encadrée par la Commission des Thons de l'Océan Indien (CTOI) et également au niveau local par le CRPMEM de la Réunion. Des règles de contrôle des captures ainsi qu’une surveillance pointue des activités de pêche permettront de maintenir la pêche à un niveau durable et de préserver l’espèce.
L'engin de pêche
Les captures à la palangre d'espadon représentent près de 70 % des captures de cette espèce dans l'océan Indien sur la période 2014-2018.
L’espadon est essentiellement pêché la palangre dérivante, un engin de pêche apparu dans l’Océan Indien en 1952 avec l’émergence des palangriers japonais.
Le premier palangrier à la Réunion est apparu au début des années 90.
Les captures d’espadon dans l’océan Indien représentent près de 30 % des captures mondiales de cette espèce.
Consommation
Dans les années 90, la demande alimentaire en espadon a augmenté ce qui a entraîné une expansion de l’utilisation de la palangre. Ce poisson figure parmi les dix premiers en Europe, en termes de valeur. En 2016, il a progressé de 4 % en valeur et de 5 % en volume, pour atteindre 194 millions d'euros et 30,232 tonnes, selon l’EUMOFA (Observatoire européen des marchés des produits de la pêche et de l’aquaculture.Pour en savoir plus sur les pêcheries d'espadon certifiées au niveau mondial
- Pêcherie de thon germon et albacore (et espadon) en Polynésie Française
- Pêcherie d'espadon pêché au harpon au Canada dans l'Atlantique Nord Ouest
- Pêcherie de thon et espadon dans l'Est de l'Australie
- Pêcherie de thon albacore, germon et espadon aux Etats-Unis dans l'Atlantique Nord
- Pêcherie d'espadon à la palangre au Canada en Atlantique Nord Ouest