LA PÊCHE : UN VOYAGE, UN RETOUR AUX SOURCES
Dans la famille de David Leprêtre, on est pêcheur de génération en génération. Tel son arrière-grand-père, son grand-père et son père, le métier et la mer sont venus à lui, comme une évidence.
Enfant, son père disparaît en pêchant lors d'un accident en mer. C'est donc son oncle qui l'emmène en mer et lui apprend le métier passionnant de pêcheur. Mais c’est ensuite à l’école des mousses au Portel puis à l’école de Concarneau qu’il finalise sa formation, avec plusieurs stages professionnalisants.
“J’ai fait mes premières marées à 9 ans puis j’ai embarqué à 16 ans comme tous les marins.”
“Je suis revenu à Boulogne-sur-Mer car mon beau-frère m’a proposé de commander son bateau. Je ne souhaite pas redevenir capitaine car j’ai les avantages mais pas les inconvénients du poste.”
LA PÊCHE AU HARENG
L'engin de pêche utilisé pour pêcher le hareng est le chalut pélagique. David pêche d'autres espèces et part alors toute la semaine en mer pour ne rentrer que le weekend. Mais lorsqu'il pêche le hareng, il peut rentrer à terre tous les jours.
Il part systématiquement de nuit, lorsque le hareng remonte à la surface pour se nourrir de plancton. Le hareng est repéré grâce un sonar ou un sondeur. Le chalut pélagique est tracté par un ou deux bateaux et tiré en pleine eau (il ne touche pas le fond) ce qui permet de capturer les poissons qui vivent en banc. Cette opération dure environ 20 minutes.
“Après, il y a 1H30 de travail qui suit : c'est le temps nécessaire pour remonter le chalut et le vider dans le bateau, ce sont des tâches qui prennent du temps ! Une fois qu’il est dans le bateau, on fait route vers le port et on décharge le poisson au petit matin.”
UNE PÊCHE PLUS ÉCOLOGIQUE
Pour David, la pêche durable est très importante pour les générations à venir. Il sait qu’il faut faire attention et travailler en respectant les règles et les océans.
“Les pêcheurs ne font plus n’importe quoi comme avant. Le MSC c’est bien parce qu’au moins, il y a plus de règles, on est reconnus et le poisson est mis en valeur.”
En Mer du Nord et en Manche Est, où David travaille, la ressource de hareng se porte bien. Si ce n’est pas la surpêche qui inquiète David aujourd'hui, c’est bien le changement climatique. Il observe un changement dans la répartition de certaines espèces comme le merlan ou le cabillaud qui se pêchaient beaucoup plus auparavant au profit désormais d’espèces telles que l’encornet, le rouget et même des thons bonite.
“On sait que les mers se réchauffent donc ce n’est plus pareil. Mais les pêcheurs arrivent toujours à s’adapter !”
Sur le futur du métier de pêcheur, David est plutôt serein et constate des améliorations qui l’encouragent.
“Quand j’ai perdu mon bateau, c’était très dur. Mais aujourd’hui, c’est beaucoup mieux géré qu’avant. Je suis relativement optimiste !”
David est plein d'espoirs et continuera de pêcher, durablement et en préservant les océans et la biodiversité, pour les générations futures.
Vous aussi soutenez David et ses efforts, devenez un acteur engagé de la pêche durable en consommant du poisson sauvage et des fruits de mer labellisés MSC !