Au total, ce sont 85 projets qui ont été financés dans le monde entier par le Fonds d’Appui pour la Pêche Durable (OSF) du Marine Stewardship Council (MSC) pour promouvoir des pratiques de pêche durables. Ces initiatives englobent diverses activités, notamment le développement de technologies de dissuasion pour les mammifères marins par des experts en neurosciences, visant à réduire leur capture accidentelle. Elles incluent également des collaborations internationales visant à préserver les populations de poissons grands migrateurs.
Ce Fonds d’Appui octroie, en 2025, 1,7 million d’euros (2,2 millions de dollars*) aux pêcheries, aux ONG, aux chercheurs et aux scientifiques travaillant à la promotion de la pêche durable et à la protection de la faune marine dans le monde entier.
Mieux observer les requins pour encore mieux les protéger
Cette année, le Fonds d’Appui pour la Pêche Durable soutient également le projet SID20, porté par ORTHONGEL (l’Organisation des Producteurs de Thon Congelé), financé à hauteur de 42 558,60 €. Il se déroulera de juin 2025 à novembre 2026 et concerne les pêcheries thonières tropicales à senne coulissante françaises de l’Océan Indien (CFTO & SAPMER) et de l’Océan Atlantique, toutes deux certifiées MSC.1
L’objectif est d’améliorer la robustesse des estimations de captures accidentelles de requins afin d’améliorer le suivi scientifique des interactions avec ces espèces. Pour cela, le projet prévoit l’embarquement d’observateurs dédiés (les « observateurs de requins ») qui auront pour mission de compter et d’identifier les requins capturés sur le pont supérieur et le pont inférieur séparément — contrairement aux observateurs scientifiques « classiques », qui doivent actuellement couvrir simultanément plusieurs zones du navire selon le protocole en vigueur (développé par l’IRD), ce qui peut entraîner une sous-estimation du nombre de requins.
Les données collectées par ces « observateurs de requins » seront comparées à celles des observateurs scientifiques afin d’évaluer les biais d’estimation et d’améliorer les méthodes de suivi. Le projet inclura divers contextes de pêche (types de navires, types de bancs, volumes de captures) pour garantir une évaluation robuste. Les résultats seront présentés auprès des organisations régionales de gestion des pêches (ICCAT et IOTC), contribuant ainsi à la conservation des requins et à la durabilité des pêcheries de thon à senne coulissante dans les deux océans.
« Nous sommes très heureux d’avoir été sélectionnés parmi les lauréats de l’Ocean Stewardship Fund pour notre projet Shark Identification with Onboard Observation (SID20). Orthongel est engagé depuis plusieurs années sur la collecte de données scientifiques, notamment avec les observateurs du programme OCUP. SID20 va permettre la mise en place sur plusieurs marées d’un observateur spécifiquement dédié à l’observation des requins, en plus de l’observateur OCUP chargé de l’ensemble des protocoles de suivi. Très concrètement ces observateurs dédiés pourront identifier de façon très précise ces rares captures accidentelles de requins. Cela permettra de disposer de données scientifiques encore plus robustes, qui complèteront les engagements d'Orthongel et des armements pour l'observation des requins accidentellement capturés, puis remis à l’eau vivants le cas échéant. », explique Michel Goujon, Directeur d’Orthongel.
Réduire les captures accidentelles grâce à l’innovation scientifique
Du côté de l’Afrique Australe, en Namibie, une pêcherie de merlu au chalut et à la palangre a reçu des fonds pour travailler avec des scientifiques et des ingénieurs dans le déploiement de la technologie TAST (Targeted Acoustic Startle Technology) afin de réduire les interactions potentiellement dangereuses entre les otaries à fourrure du Cap et les engins de pêche.
Cette technologie, issue des neurosciences, émet une fréquence basse qui dissuade les otaries de s’approcher des engins de pêche, sans nuire à leur audition ni à celle d’autres espèces présentes dans la zone. L’étude vise non seulement à atténuer les interactions avec les otaries à fourrure du Cap lors des activités de pêche en Namibie, mais aussi à fournir des informations précieuses à d’autres pêcheries confrontées à des problèmes similaires avec ces mammifères.
Le Dr Thomas Götz, qui mène cette étude avec des partenaires locaux, souligne : « Pour certains grands prédateurs, en particulier certaines espèces de mammifères marins, les prises accessoires et l’enchevêtrement dans les engins de pêche sont lourds de conséquences. Cette technologie pourrait offrir une solution durable aux conflits de longue date entre l’Homme et la faune sauvage et contribuer à équilibrer nos besoins alimentaires ainsi que nos moyens de subsistance avec la préservation de la faune sauvage et une gestion responsable de l’environnement. »
Une collaboration internationale pour préserver les océans
Depuis sa création en 2019, le Fonds d’Appui pour la Pêche Durable du MSC a octroyé plus de 7,7 millions d’euros (8,8 millions de dollars*) pour soutenir plus de 200 pêcheries et projets à travers le monde, dont près de 90 dans des économies en développement.
Pour la sixième année consécutive, le MSC s’engage à reverser à l’OSF 5 % de ses redevances annuelles provenant des ventes de produits porteurs du label MSC. Seules les pêcheries certifiées durables selon le Référentiel MSC Pêche Durable peuvent vendre leurs produits munis du label bleu.
Le soutien stratégique de partenaires à but non lucratif et d’entreprises partageant cette mission est également essentiel pour faire progresser la pêche durable à l’échelle mondiale. Cette année, plus de trente pêcheries au Mexique, au Pérou, au Chili, en Chine, en Indonésie, en Afrique du Sud, en Inde et en Europe du Sud bénéficient du soutien de ces partenaires (par l’intermédiaire de l’OSF) pour les aider à s’orienter vers une gestion durable.
Rupert Howes, directeur général du Marine Stewardship Council, déclare : « Félicitations à tous les lauréats du Fonds d’Appui pour la Pêche Durable 2025. Notre mission est celle d’un océan en bonne santé, et pour la concrétiser, nous avons besoin de partenariats solides qui encouragent l’innovation et apportent des améliorations à grande échelle. Ces subventions illustrent le pouvoir de la collaboration, qu’il s’agisse de scientifiques et de pêcheurs qui expérimentent des solutions innovantes ou d’organisations environnementales et intergouvernementales qui s’associent à des pêcheurs pour transformer les pratiques de gestion à grande échelle. Nous sommes fiers de pouvoir soutenir ces partenariats transformateurs grâce à l’OSF. »
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Notes :
*Conversion des devises à la date du 7 mai 2025
À propos du MSC : Le Marine Stewardship Council (MSC) est une ONG environnementale internationale qui lutte, depuis 25 ans, contre la surpêche et œuvre pour la préservation des ressources marines au niveau mondial en s’appuyant sur une approche scientifique, grâce à son programme de certification environnementale et de labellisation. Pour plus d'informations, consultez le site
msc.org/fr
À propos du Fonds d’Appui pour la Pêche Durable (OSF) : Le Fonds d’Appui pour la Pêche Durable (Ocean Stewardship Fund ou « OSF ») finance des projets de recherches scientifiques sur la réduction des captures accessoires, la protection des habitats marins et les effets du changement climatique. Chaque année, l’ONG MSC contribue à ce fonds en reversant 5 % des redevances perçues grâce à la vente de produits de la mer labellisés MSC.
Contacts presse : Roxane Dollet – Responsable des Relations Presse, MSC France
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