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Réponse du MSC à l’analyse de Opitz et al. sur les stocks de poissons en Atlantique Nord-Est

Dans la dernière étude d’Opitz et al. publiée dans la revue scientifique Marine Policy, les auteurs se basent sur une mauvaise interprétation des avis scientifiques du CIEM. Ces erreurs conduisent à une analyse erronée sur l’état des stocks de poissons en Atlantique Nord-Est. Au contraire, une analyse récente confirme ceux d’une autre étude revue par des pairs publiée en 2011 et démontre que, pour les pêcheries certifiées, l’état des stocks s’améliore et l’effort de pêche s’adapte lorsque c’est nécessaire.

Dr Agnew, Directeur scientifique du MSC commente : "Les analyses indépendantes comme celle publiée par Opitz et al. sont importantes et prises en considération par le MSC. Nous prenons au sérieux toutes les révisions objectives sur le Référentiel MSC et son application, et nous continuerons à suivre de près les évaluations des stocks du CIEM à venir. Notre Référentiel est clair dans ses exigences, et elles sont cohérentes avec les meilleures pratiques internationales affirmant que les stocks de poissons doivent fluctuer autour de niveaux qui permettent de produire le rendement maximum durable. Cependant, nous croyons que cet article contient des analyses et déclarations erronées que nous souhaitons ici corriger."

Une mauvaise interprétation des avis du CIEM (Conseil International pour l’Exploration de la Mer)

Opitz et al. ont une mauvaise compréhension des données scientifiques du CIEM. Ils considèrent, à tort, que le niveau de biomasse durable (BRMD est égal au double des niveaux utilisés par le CIEM (Btrigger et Bpa). Ainsi, selon leur interprétation, les stocks dont le niveau de biomasse est deux fois plus élevé que le plus bas de ces points (Btrigger ou Bpa) sont sous BRMD. Et inversement, ceux dont le niveau est deux fois plus élevé que le plus haut de ces points (Btrigger ou Bpa) sont au-dessus de BRMD.

Il s’agit là d’une sérieuse erreur d’interprétation de la classification de l’état des stocks du CIEM. Pour certains stocks évalués par le CIEM, le BRMD est à peine au-dessus de Btrigger, et pour d’autres, il peut être beaucoup élevé que Btrigger.

Dr Christopher Zimmermann, délégué allemand du CIEM et membre du Comité Consultatif du CIEM, précise : "Les auteurs prétendent qu’ils ont utilisé des données officielles du CIEM, mais ce n’est pas le cas. Au lieu de ça, ils ont une fois de plus créé leurs propres points de référence, et prétendent à tort que le MSC permet une exploitation sur des stocks surpêchés. Le CIEM n’utilise ni le BRMD ni n’approuve de méthode de calcul permettant d’obtenir le BRMD. Il s’agit donc d’une mauvaise interprétation des données officielles du CIEM."

L’analyse concerne des stocks hors du programme MSC

Certains des stocks présentés dans l’analyse d’Opitz comme ayant une mortalité par pêche particulièrement élevée sont exploités par des pêcheries dont la certification MSC a été suspendue ou ne sont pas ciblés par des pêcheries certifiées MSC.

La pêcherie hollandaise de bar à la canne et ligne au Sud de la Mer du Nord (bss-47), a été par exemple suspendue en 2015 et s’est ensuite retirée du programme. Le stock côtier de cabillaud en Norvège (cod-coas) n’est ciblé par aucune pêcherie certifiée, même si de faibles quantités peuvent être capturées par la pêcherie certifiée de cabillaud de la mer de Barents. Au moment de l’écriture de cet article, la certification du maquereau d’Atlantique Nord Est (mac-nea) était suspendue. Ainsi la représentation d’Opitz et al. des stocks sur lesquels opèrent des pêcheries certifiées MSC est trompeuse.

Les meilleures pratiques internationales pour une pêche durable

Le MSC fournit un Référentiel rigoureux et fiable pour l’évaluation de la durabilité des pêcheries sauvages. Il se fonde sur les connaissances scientifiques les plus robustes et reconnues sur la durabilité des pêches.
L’approche du MSC intègre que la santé d’un stock de poisson est déterminée par la combinaison d’un effort de pêche et de la biomasse du stock de poisson. Doivent également être pris en compte les données de tendances du stock et de l’effort de pêche, la variabilité du recrutement et l’efficacité de la gestion, afin de refléter la nature dynamique des écosystèmes marins. L’équilibre entre tous ces indicateurs permet d’identifier s’il y a un risque ou non pour la pêcherie.

Un plan de gestion complet, robuste et éprouvé se doit de prendre en compte l’ensemble de ces critères et souvent inclure des contraintes sur la variabilité des quotas d’une année à l’autre, ce qui permet aux pêcheurs et à l’industrie de la pêche d’ajuster leurs activités de façon appropriée.

Par conséquent, les états de stocks individuels ou les valeurs de captures, comme utilisés par Opitz et al, ne devraient pas être analysés hors de leur contexte et sans un examen en profondeur de l’efficacité de la stratégie de gestion, pour déterminer l’échec ou non du système de gestion. Le MSC exige une telle analyse en profondeur.

Dr Agnew poursuit : “Opitz et al accusent également le MSC de certifier des stocks pour lesquels les captures sont plus faibles que les quotas. Une pêcherie qui a des captures inférieures à son quota ne fait rien de mal – les auteurs admettent qu’il y a beaucoup de raisons, parfois socio-économiques, pour lesquelles les quotas ne sont pas atteints par les pêcheries - et souvent de moindres captures sont bénéfiques à l’état du stock. Il n’y aucune raison valable pour que le MSC suspende la certification d’une pêcherie dans de telles conditions ou lui demande de s’améliorer. Une telle revendication défie toute logique".

Les stocks de poissons européens sur lesquels opèrent les pêcheries certifiées MSC sont en bonne santé

Une analyse récente des stocks de poissons européens démontre que les pêcheries certifiées MSC améliorent la santé des populations de poissons et réduisent leur effort de pêche, lorsque c’est nécessaire.

Confirmant les résultats de l’étude scientifique revue par des pairs parue en 2011, les données utilisées pour cette nouvelle analyse comparent des stocks de poissons européens en 2000 et 2014. Globalement, les pêcheries qui étaient sur le point d’obtenir la certification MSC opèrent aujourd’hui sur des stocks dont la biomasse est plus importante et ont diminué leur effort de pêche depuis leur certification. Ces résultats, qui prennent en compte à la fois la santé des stocks de poisson et l’effort de pêche, sont contraires à ceux publiés par Opitz et al.

Dr. David Agnew ajoute : "Il est prouvé que les pêcheries certifiées MSC apportent des améliorations réelles et durables pour la pêche dans nos océans. Le Référentiel MSC reflète un consensus scientifique international autour des meilleures pratiques de pêche durable. Nous pensons que l’analyse d’Opitz donne une image fausse de la performance des pêcheries certifiées MSC dans les eaux européennes dans la mesure où son interprétation de la classification du CIEM sur les statuts des stocks est simplement erronée."

Les pêcheries certifiées MSC apportent des améliorations

Lorsque des améliorations sont nécessaires, les pêcheries certifiées MSC doivent mettre en place des mesures qui assurent que les stocks de poissons restent en bonne santé. Par exemple, les pêcheries de lieu noir de la mer du Nord certifiées MSC ont vu leurs stocks baisser en 2012 sous le niveau fixé par le CIEM déclenchant des mesures de gestion (Btrigger). Conformément aux exigences du MSC et leur plan de gestion sur le long terme, l’effort de pêche a été ainsi réduit sous FRMD et le stock s’est reconstitué depuis.

Depuis le lancement du programme MSC, plus de 260 pêcheries certifiées MSC ont eu, comme condition au maintien de leur certification, à apporter au moins une amélioration pour consolider ou surveiller la durabilité de leurs pratiques. Fin 2015, 52% des actions demandées avaient été réalisées et les autres étaient en cours, démontrant la volonté des pêcheries certifiées MSC d’assurer la santé de l’environnement marin.