Nous avons le plaisir de vous présenter monsieur Christian Clauwers, notre nouvel ambassadeur MSC. Photographe, explorateur et guide d'expédition d'origine belge, Christian est aussi conférencier et auteur. Attiré depuis longtemps par le monde de la mer et des océans, il consacre ses travaux à la documentation de la relation fragile et de la corrélation entre l'homme et la nature. Dans cet interview, il nous explique l'origine de la passion qu'il voue à la photographie et comment ses périples l'ont conduit à sa mission personnelle étroitement alignée sur celle du MSC.
Pourquoi avez-vous décidé de devenir ambassadeur du Marine Stewardship Council (MSC)?
Christian: "Dans mon travail, je me concentre principalement sur les rapports entre l'homme et la nature et le conflit latent qui semble les opposer. Au cours de mes projets dans le Pacifique, l'Atlantique Sud et l'océan Indien, ainsi qu'en Norvège, j'ai eu l'occasion de m'immerger dans le monde de la pêche. À chaque fois, j'ai vécu proche des communautés du littoral et ai dressé le portrait de ces populations en soulignant leur dépendance à l'égard de la vie marine. J'ai eu la chance de découvrir ce monde et de sortir en mer avec eux. Je crois qu'il est important que les populations pélagiques soient répertoriées et surveillées, cartographiées et représentées à l'échelle mondiale, et qu'un équilibre soit recherché. C'est aussi la mission que s'impose le MSC."
Comment expliquer l'importante cruciale de protéger les océans contre la surpêche?
Christian: "La biodiversité est la base de la vie sur notre planète. Il nous appartient de la protéger et la préserver. Nous autres, les humains, avons tendance à nous considérer comme les maîtres absolus de la vie sur terre, qui domineraient l'ensemble des écosystèmes. C'est un état d'esprit qui nous voue à une chute probable. Il est fondamental que nous prenions conscience que nous ne sommes que l'une des nombreuses composantes de l'ensemble complexe qu'est l'écosystème. Les océans et la vie qu'ils abritent nous sont vitaux. Si nous continuons de surexploiter les océans, les conséquences seront désastreuses. La pêche à outrance en est à l'origine. Notre dépendance à l'égard des espèces pélagiques et marines en général, en tant que source de protéines, ne doit pas être sous-estimée. Il est donc important que nous prenions conscience que les populations marines ne sont pas inépuisables."
D'où vous vient cette passion pour la photographie et où puisez-vous l'inspiration pour vos prises de vue?
Christian: "À l'origine, c'est mon père qui a tout déclenché en moi. À huit ans, on m'a offert mon premier appareil photo, un appareil qui provenait de la collection de mon père. Auparavant, j'utilisais secrètement son appareil pour prendre des photos, mais à l'époque, on utilisait des rouleaux de pellicules et le nombre de prises de vue était donc limité et compté. Il s'en est donc aperçu très vite. Mes parents ont compris ma passion pour la photographie et ils m'ont donc offert mon premier appareil pour ma communion solennelle. Ce jour a été le début de toute ma vie de photographe. J'ai d'abord expérimenté la photo de nuit, puis me suis consacré aux portraits et à la photographie de voyage. Cette passion m'est toujours restée et aujourd'hui, c'est devenue une véritable mission personnelle. Une mission que je souhaite rattacher à celle que mène le MSC."
"Pour l'essentiel, c'est la nature qui m'inspire. Depuis ma tendre enfance, j'ai toujours éprouvé un penchant pour le retrait, la solitude dans les bois, le calme des bords de l'eau. Cependant, c'est surtout la mer qui m'attirait. Le monde marin stimule ma créativité, c'est une véritable source de bonheur. Progressivement, j'ai été amené à convertir cette passion pour la nature, cette quiétude et la créativité que ce monde générait en moi en une mission de photographe océanographique. Je suis sensible à l'homme et à la nature, j'étudie la corrélation entre ces deux mondes et je pointe toujours sur la vulnérabilité de cette relation."
En tant que photographe, quel est pour vous le poisson le plus photogénique, voire le plus intéressant à photographier?
Christian: "Le poisson-lune est un poisson qui m'impressionne profondément. Les calmars volants sont aussi des animaux très particuliers. J'ai eu l'occasion de prendre de beaux clichés de ces derniers au cours de mon expédition dans l'Atlantique Sud. Sur le pont du navire, je photographiais depuis un certain temps des bancs de poissons volants. Soudain, j'ai vu un calmar volant prendre son envol. Un mouvement magique d'une grande beauté que je suis parvenu à capturer. Le calmar volant est d'une taille imposante, il s'extirpe véritablement hors de l'eau lorsqu'il se sent menacé. Il possède deux petites nageoires, qu'il utilise comme des ailettes lui permettant de parcourir hors de l'eau une dizaine de mètres à 40 km/h."
Dans votre vie quotidienne, la durabilité des produits de la mer que vous consommez influe-t-elle sur vos choix?
Christian: "Bien sûr, je fais en sorte que mon régime alimentaire soit le plus responsable possible. J'apprécie les produits de la mer, mais je n'en consomme que modérément, et je m'assure surtout que ces produits soient labélisés durables."
Selon vous, pourquoi le consommateur manque-t-il en général de repères pour choisir volontairement des produits de la mer durables?
Christian: "Européen ou citoyen du monde, je suis convaincu que nous sommes tous aptes à développer et approfondir en continu nos connaissances. Les connaissances nous les acquérons grâce aux recherches scientifiques, à l'observation et au suivi, à l'étude des populations pélagiques et enfin par l'application d'un cadre nous permettant de mieux comprendre l'ensemble du système et de l'enjeu. Je crois beaucoup en la recherche scientifique. Une grande partie de mon travail consiste donc à aller en mer en compagnie d'océanographes, de pêcheurs et de biologistes marins pour documenter leurs recherches et les raisons de leurs actions. Je dois témoigner de l'importance de leur travail. Je présente ensuite mes travaux et les témoignages qu'ils fournissent aux décideurs politiques. Le MSC apporte une contribution significative en expliquant ce qu'inclue exactement la durabilisation de la pêche et pourquoi il est si important de penser et de s'engager pour la durabilité."
Les Nations unies ont défini 17 objectifs de développement durable (ODD) pour transformer le monde, dont l'ODD 14 (Vie aquatique) qui est très important pour le MSC et à l'égard duquel nous tenons tous un rôle. Que pensez-vous de l'importance des ODD en tant qu'outils, quel est votre avis à ce sujet?
Christian: "Les ODD structurent les différents « objectifs » à atteindre pour la durabilisation et fournissent un cadre utile pour une approche efficace, pour l'amélioration et pour une réflexion et une action orientées vers la recherche de solutions probantes. Adopter une approche au plan mondial n'est pas toujours une chose évidente. Chaque pays dispose de son propre agenda, ses propres priorités et sa propre approche. De plus, il existe des différences géopolitiques, donnant parfois lieu à des tensions, qui rendent le processus plus complexe. Il est donc essentiel que nous nous engagions dans une coopération à l'échelle mondiale, et j'estime que les ODD offrent un cadre fondamental et favorable à cette coopération urgente."
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Voir d'autres images étonnantes de la vie dans et autour de nos océans sur le site web de Christian.
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